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Le Magicien d'Oz (The Wizard of Oz) est un film musical américain sorti en 1939. Produit par la Metro-Goldwyn-Mayer et tiré de l'œuvre de L. Frank Baum, le film a vu se succéder un grand nombre de réalisateurs et de scénaristes. Ce film devenu culte, révéla Judy Garland qui connaîtra par la suite de grands succès.



Naissance du projet


Dès 1924, la Metro-Goldwyn-Mayer envisage d'adapter le roman de L. Frank Baum, Le Magicien d'Oz. La MGM et Frank Joslyn Baum, le fils de l'auteur, ne trouvant pas d'accord, les droits du livre sont obtenus par la Chadwick Pictures. En 1933, c'est Samuel Goldwyn qui négocie avec Baum pour faire une comédie musicale mais aucun accord n'est finalement trouvé. C'est finalement  en janvier 1934 que le Samuel Goldwyn Studio obtient les droits du roman pour 40 000 dollars.

C'est après le succès de Blanche-Neige et les Sept Nains que Louis B. Mayer, président de la MGM , se voit suggérer d'essayer d'acquérir les droits du Magicien d'Oz pour le porter à l'écran et ainsi s'inspirer de la réussite de Walt Disney. Depuis le décès d'Irving Thalberg en 1937, Mayer est à la recherche d'un nouveau producteur. Il finit par engager un producteur-réalisateur de 38 ans, Mervyn LeRoy et par pure coïncidence, l'un des premiers projets qu'il propose au studio est l'adaptation du Magicien d'Oz. Louis B. Mayer accepte de faire ce film mais Mervyn LeRoy souhaite également le réaliser. Mayer refuse estimant que son producteur ne pourra pas assurer le travail de production en plus de celui de réalisation. LeRoy engage Arthur Freed pour l'aider dans la mise en place de cette production qui s'annonce importante et pour laquelle ils n'ont pas encore les droits.


Les comédiens

Dorothy
La première tâche pour les deux producteurs est d'engager les acteurs. Le premier choix envisagé pour jouer Dorothy est la vedette du moment, Shirley Temple. Mais après une audition privée, LeRoy et Freed estiment que la jeune actrice n'est pas assez talentueuse pour le rôle. De plus la 20th Century Fox refuse de la « prêter ». Les producteurs jettent alors leur dévolu sur une actrice de 16 ans déjà sous contrat avec la MGM depuis trois ans, Judy Garland. Ils sont persuadés que le Magicien d'Oz lancera pour de bon sa carrière et qu'elle deviendra une star. Le rôle de Dorothy lui est alors attribué en janvier 1938.

Les Sorcières
Pour jouer Glinda la Gentille Sorcière du Nord , les producteurs engagent Billie Burke, ancienne coqueluche de Broadway du milieu des années 1900 et épouse de Florenz Ziegfeld, qui a débuté sa carrière hollywoodienne quelques années plus tôt à l'âge de 50 ans.
Le rôle de la Méchante Sorcière de l'Ouest est plus difficile à attribuer. Dans le livre original, les illustrations de William Wallace Denslow ne donnent aucun indice intéressant à propos de l'aspect physique de la sorcière. Mervyn LeRoy propose alors un clone de la Reine de Blanche-Neige et les Sept Nains, une sorcière « belle et sexy ». Arthur Freed et les dirigeants du studio ne sont pas d'accord avec cette idée mais LeRoy n'en démord pas. Il fait faire des essais à Gale Sondergaard, une actrice qu'il a dirigée dans Anthony Adverse, Marchand d'esclaves
(Anthony Adverse) et qui avait remporté l'Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle pour son interprétation en 1936. Elle apparaît alors en une sorcière si belle que Freed et la direction en sont outrés, estimant que « les méchantes sorcières sont laides, comme la vieille de Blanche-Neige ». LeRoy demande alors au département de maquillage de rendre Sondergaard laide, ce qui déplaît à l'actrice qui refuse finalement le rôle. Elle dira plus tard qu'elle n'était pas prête à s'enlaidir et qu'elle ne regrettait pas sa décision. Le rôle est finalement attribué  à Margaret Hamilton, une ancienne institutrice de 36 ans, qui gagne sa vie en étant une actrice de composition et qui a déjà joué dans six films du studio.

Le Magicien
Pour le rôle du Magicien , beaucoup de comédiens sont envisagés. Ed Wynn refuse, considérant l'importance du personnage trop petite. Wallace Beery, un des acteurs vedettes du studio, se propose mais les dirigeants refusent car ils ne voulent pas l'immobiliser sur un long tournage. Le studio envisage alors W.C. Fields qui les a impressionné dans David Copperfield (Personal History, Adventures, Experience, and Observation of David Copperfield the Younger) quelques années plus tôt mais l'affaire ne se conclut pas à cause du salaire que l'acteur demande. C'est finalement Frank Morgan, un autre acteur du studio, qui décroche le rôle. En plus du Magicien, il jouera quatre autres personnages : le Professeur Marvel , le portier, le cocher et le garde de la cité d'Émeraude.

Les compagnons de route de Dorothy
Fin janvier 1938, Ray Bolger est engagé par la production pour jouer dans le film. L'acteur en est très heureux et enthousiaste jusqu'à ce qu'il apprenne qu'il a été choisi pour interpréter l'Homme de fer. Il en est furieux et vexé car il se voyait déjà revêtir le costume de l'Épouvantail qu'il pense être fait pour lui et qui ferait de lui une star. Persuadé qu'il doit obtenir ce rôle, il se rend au bureau de Louis B. Mayer et finit par le convaincre.

Buddy Ebsen qui avait obtenu le rôle de l'Épouvantail accepte sans rechigner celui de l'Homme de fer. Ce qui semblait être le rôle de sa vie se transforme finalement en cauchemar. Son maquillage nécessite que de l'aluminium soit posé sur son visage mais un soir il éprouve des difficultés à respirer et est admis en urgence à l'hôpital. Après avoir inhalé l'aluminium présent dans l'air après s'être fait maquiller, ses poumons en étaient remplis. Alors qu'Ebsen entame sa convalescence, la MGM décide de le remplacer. C'est pour l'acteur sa plus grosse désillusion
professionnelle mais aussi personnelle. Pour remplacer Buddy Ebsen, la MGM se fait « prêter » par la Fox une vedette de Broadway et du cinéma, Jack Haley. Il s'engage en ignorant ce qui est arrivé à son prédécesseur et bénéficie d'un maquillage en pâte d'aluminium. Lors de la première journée de tournage de Haley, le réalisateur Victor Fleming est inquiet et lui demande de quelle manière il va aborder son rôle. Jack Haley le rassure en lui expliquant qu'il allait le jouer de la même manière qu'il raconte les histoires à son jeune fils : d'une voix lente et chaleureuse.

Bert Lahr, un comédien de Broadway reconnu pour son style comique, fait l'unanimité au sein des producteurs pour interpréter le Lion peureux .

Les Munchkins
Les Munchkins sont interprétés par une troupe de plus d'une centaine de personnes de petite taille, dont le responsable est Leo Singer, qui ont l'habitude de se produire dans des vaudevilles ou dans des cirques à travers le monde. Pour choisir l'interprète du coroner, le directeur de casting choisit huit personnes parmi tout ce monde et leur fait lire les répliques. Et c'est finalement Meinhardt Raabe qui obtient le rôle. Le costumier du film, Adrian, prend alors les mesures de tous pour créer des costumes adaptés à chacun. Il faut au département des costumes cinq semaines pour tous les réaliser. Ce temps permet aux Munchkins de répéter et être fin prêts dès l'arrivée des vêtements. Avant de tourner leur scène, chacun passe devant Jack Dawn, le maquilleur, qui leur demande quel rôle ils ont. Tout ceux avec un rôle « important » sont alors maquillés par Dawn, puis pris en photo pour que le résultat soit archivé et être ainsi reproduit les jours suivants. Il faut un peu plus d'un mois pour que la séquence de « Munchkinland » soit bouclée.


La valse des scénaristes

Avant l'acquisition des droits du livre de Baum, la MGM se demande comment l'adapter sans perdre la « magie » originelle. En janvier 1938, William H. Cannon, l'assistant de LeRoy, est le premier à réfléchir à la manière de rendre l'histoire plus dramatique. Un mois plus tard, Mervyn LeRoy est officiellement nommé producteur du film avec la signature de son contrat et quelques jours après Samuel Goldwyn accepte de céder les droits du livre pour 75 000 dollars à la Loew's Incorporated, la maison mère de la MGM .

Irving Brecher est le premier scénariste à travailler sur le script mais il est immédiatement prié de travailler sur un autre projet, Un jour au cirque (At the Circus) avec les Marx Brothers. C'est Herman J. Mankiewicz qui prend sa suite jusqu'à qu'Ogden Nash lui soit associé.
Quelques jours plus tard, se joint à eux Noel Langley, un sud-africain de 26 ans. Langley est un de ceux qui apporte le plus à l'histoire en changeant, par exemple, les souliers d'argent de Dorothy en souliers sertis de rubis ou en transposant les ouvriers de la ferme dans le monde imaginaire. Il ponctue son script par la morale de l'histoire : « rien ne vaut sa maison ».
Mankiewicz quitte l'équipe fin mars tandis que Herbert Fields l'intègre mi-avril pour trois jours et aucune modification majeure. Un nouveau scénariste, Samuel Hoffenstein, travaille sur le script pendant quelques jours sans rien apporter de nouveau avant que Noel Langley ne rende sa dernière version le 4 juin 1938. Le scénario est immédiatement transmis à Florence Ryerson et Edgar Allan Woolf qui l'ajustent avant de rendre leur premier jet mi-juin. Ils sont alors débarqués du projet par Arthur Freed qui va les faire travailler sur sa nouvelle production, Place au rythme
(Babes in Arms).
Noel Langley est de nouveau sollicité pour améliorer le scénario et restera en place jusqu'au début du tournage. Début août 1938, il est associé à Jack Mintz qui reste moins d'un mois et le script définitif est finalement rendu le 8 octobre 1938.
Quand Victor Fleming arrive le 3 novembre 1938 pour prendre le film en main, il amène dans son sillage John Lee Mahin qui aura pour tâche de modifier le scénario au fil du tournage.

Au final, ce n'est pas moins de quatorze scénaristes qui ont été nécessaires pour l'élaboration du scénario, dont la version finale est datée au 28 février 1939. Seulement trois seront crédités au générique : Noel Langley, Florence Ryerson et Edgar Allan Woolf.


Les réalisateurs

Richard Thorpe est le premier réalisateur engagé par la MGM . Au bout de dix jours de tournage, pendant qu'est recherché un remplaçant pour Buddy Ebsen, Mervyn LeRoy scrute les rushes et estime que le travail de Thorpe n'est pas adapté à la vision enfantine que le film devrait avoir. Le producteur décide donc de se séparer du réalisateur et de reprendre tout à zéro.

Peu de temps avant de se lancer dans son nouveau projet, Autant en emporte le vent (Gone with the Wind), George Cukor accepte d'aider à mettre sur pied le film. Il est stupéfait par le maquillage et les costumes des acteurs qu'il fait modifier aussitôt sa prise de poste. Ce qui le gêne le plus est l'apparence donné à Judy Garland. Il fait retirer la perruque blonde de l'actrice et diminue sa couche de maquillage, lui rappelant qu'elle interprète une petite fille du Kansas. George Cukor abandonne comme convenu son poste pour s'occuper de son film et ne se doute pas que les modifications qu'il a opéré sont une des clés de la réussite du film.

Pour reprendre la suite de Cukor, Mervyn LeRoy choisi Victor Fleming qui est un réalisateur direct et au franc-parler. Fleming accepte de faire le film « pour que [ces] deux petites filles voient un film à la recherche de la beauté, de l'honnêteté, de la gentillesse et de l'amour dans le monde ». Il s'investit complètement dans sa tâche mais à quelques semaines de la fin du tournage, il est sollicité par les studios Selznick . Le tournage d'Autant en emporte le vent tourne au fiasco à cause de la relation très tendue entre George Cukor et Clark Gable. L'acteur vedette menace de quitter le film si son ami Victor Fleming ne prend les rênes du film. Le réalisateur accepte et quitte le tournage du Magicien d'Oz.

King Vidor est choisi pour être celui qui mettra la dernière touche au film. Victor Fleming lui explique ce qui a été fait et ce qu'il reste à faire. Sur les deux à trois semaines de tournage restantes, Vidor doit filmer la scène se déroulant au Kansas et où Dorothy chante Over the Rainbow. Une fois le film terminé King Vidor refuse de voir apparaître son nom au générique estimant que tout le mérite revient à Fleming. Jusqu'à la mort de ce dernier, Vidor ne révèlera jamais lui-même qu'il avait participé au tournage du Magicien d'Oz.


La musique

Ce sont E.Y. Harburg et Harold Arlen, deux jeunes compositeurs de Broadway, qui écrivent les chansons qui rythmeront le Magicien d'Oz. Ils débutent leur travail le 7 mai 1938, Arlen se chargeant de la musique et Harburg des paroles. Le parolier contribue en parallèle au scénario du film et à la finalisation de la distribution.

Over the Rainbow
Over the Rainbow est l'une des dernières chansons écrites pour le film. C'est en se rendant au Grauman's Chinese Theatre avec sa femme que Harold Arlen compose la mélodie de cette chanson. Sur le chemin il demande à sa femme qui conduit de s'arrêter près de la Schwab's Drug Store, lieu de rencontre des gens du cinéma que l'on aperçoit dans Boulevard du crépuscule (Sunset Blvd.), et se met à écrire sur un petit bloc-notes ce qui deviendra la chanson phare du Magicien d'Oz.
E.Y. Harburg écrit ensuite un texte en rapport avec l'état d'esprit de Dorothy qui n'a qu'une chose de colorée dans sa vie, l'arc-en-ciel. C'est à partir de cette idée qu'il décide d'inclure cet arc-en-ciel dans la chanson et ainsi matérialiser le souhait de Dorothy d'avoir un peu plus de gaité dans sa vie.

Après la seconde projection du film, la chanson est coupée au montage car certains décisionnaires estiment que « ça ralentit le film » ou qu'une star de la MGM chantant dans une basse-cour « ça manque de dignité ». Mais la chanson est finalement réintégrée.
Durant toute sa carrière, Judy Garland continuera à chanter cette chanson dans ses spectacles. Elle écrira dans une lettre adressé à Harold Arlen : « Over the Rainbow fait partie de ma vie. Cette chanson symbolise les rêves et les espoirs des gens et voilà pourquoi certains ont les larmes aux yeux en l'entendant. Je l'ai chantée des milliers de fois et c'est toujours la chanson la plus chère à mon cœur ».


Les effets spéciaux

Le Magicien d'Oz surprend par le contraste de ses couleurs. Alors que la séquence d'ouverture dans le Kansas est tournée en sépia, les scènes au pays d'Oz sont tournées en Technicolor. Le passage progressif d'un monde à l'autre doit se faire en colorant la pellicule image par image mais en raison de restrictions budgétaires une solution plus ingénieuse est adoptée : le décor intérieur de la ferme est peint en sépia et une doublure de Judy Garland habillée d'une robe sépia ouvre la porte. La caméra avance et fait disparaître la doublure du champ. Judy Garland apparaît alors dans sa robe blanche et bleue.

Les effets spéciaux du film sont l'œuvre d'A. Arnold Gillespie, un doyen de la spécialité. Il doit concevoir pour le film plusieurs trucages qui n'existent pas encore comme la tornade emportant la maison de Dorothy, la Méchante Sorcière de l'Ouest en train de fondre ou encore la tête du Magicien flottant dans les airs et les singes volants, etc. Pour donner l'illusion de la maison prise dans une tornade, Gillespie filme au ralenti en fait une réplique miniature tombant du haut du plateau sur le sol peint pour imiter le ciel du Kansas. Il projette ensuite le film à l'envers pour donner l'impression que la maison tombe vers la caméra. Pour la tornade, il fait construire une sorte d'entonnoir en mousseline qui est ensuite fixé sur un portique amovible pouvant se déplacer sur tout le plateau, tandis que la partie inférieure passe à travers le plancher, dans une fente en forme de « S ». Le tout, d'une hauteur d'environ 9 mètres, avance vers la caméra avec un nuage de poussière ce qui donne l'illusion d'une tornade se dirigeant vers la maison.


La sortie du film

Malgré un tournage exigeant, les acteurs gardent tous le moral. Les journées semblent interminables pour eux avec des horaires commençant à 5h pour se finir à 19h30 ou 20h. Chaque matin, Judy Garland doit se faire coiffer de sorte d'avoir exactement la même coiffure que la veille. Ray Bolger se fait poser un masque en caoutchouc lui bouchant les pores du visage. Ce masque et la combinaison de la lumière avec la chaleur du studio bloque la pénétration de l'oxygène, l'empêchant de respirer convenablement. Bert Lahr, quant à lui, doit porter un costume d'environ 45 kilos. Le pire aurait pu arriver à Margaret Hamilton lors de sa première scène. Lors du tournage de la scène où la Méchante Sorcière de l'Ouest disparaît sous les yeux de Dorothy et Glinda, elle est brulée au second degré au visage et au troisième à la main. Cela aurait pu être plus grave si son maquillage n'avait pas été enlevé aussitôt car celui-ci contenait du cuivre et lui aurait rongé le visage. Une mésaventure qui lui vaut six semaines d'arrêt.

Le tournage s'achève finalement le 16 mars 1939 et une première version est présentée en juin. Le film dure 120 minutes et semble trop long. Des coupes sont donc effectuées et ce sont surtout des scènes de la Méchante Sorcière de l'Ouest qui sont supprimées car jugées trop effrayantes pour les enfants. La séquence où la sorcière écrit dans le ciel est modifiée : à l'origine son message est « Surrender Dorothy or die - signed WWW » (« Rends-toi Dorothy ou meurs - signé la Méchante Sorcière de l'Ouest ») mais est finalement changé en « Surrender Dorothy » (« Rends-toi Dorothy »).

La promotion pour le film débute en fait trois mois avant la fin officielle du tournage. Le 1er janvier 1939, un char représentant la thématique du film fait son apparition au Tournoi de la parade des roses de Pasadena, donnant au public un avant goût du film en voyant les personnages qui prennent vie sous ses yeux. À côté de cela, Judy Garland est demandée de toute part et doit se soumettre à un nombre important d'interviews  pour des émissions radiophoniques ou à des manifestations en tout genre diffusées aux actualités.
Conscient de la renommée de Judy Garland et de Mickey Rooney, l'autre jeune star du studio, Louis B. Mayer les envoie à New York pour la première du film. Comme présagé par le patron de la MGM, près de 10 000 fans prennent d'assaut le Grand Central Terminal, une gare de New York, à l'arrivée des jeunes acteurs et provoquent une émeute. Pour maîtriser ce débordement de joie pas moins de 250 policiers sont mobilisés. À l'ouverture du Loew's Capitol Theatre, cinéma accueillant l'avant-première, plus de 15 000 personnes font déjà la queue tout autour du pâté d'immeubles. Entre chaque représentation, Judy Garland et Mickey Rooney exécutent un numéro spécialement préparé pour l'occasion. Le lancement du film est un véritable succès et est une des sorties de film les plus réussis. Il y a un tel engouement que l'on parle du « plus grand évènement depuis le retour de Charles Lindbergh ».

En cette année 1939, le cinéma américain a plus que jamais accouché de films aujourd'hui considéré comme de grands classiques. Face à cette concurrence, le Magicien d'Oz, qui est le film le plus coûteux de la MGM, perd de l'argent dès sa sortie. Un espoir apparaît pour les producteurs lorsque le film est nominé pour cinq Oscars, dont celui du meilleur film, qui se dérouleront le 29 février 1940. Ils ne se font pas d'illusion face aux treize nominations d'Autant en emporte le vent, le grand favori, mais espèrent quand même une surprise. Victor Fleming, non nominé pour la réalisation du Magicien d'Oz car en compétition avec le film de David O. Selznick, remporte l'Oscar du meilleur réalisateur que Mervyn LeRoy lui décerne. Le Magicien d'Oz n'est finalement pas en reste en remportant deux statuettes pour la musique de Herbert Stothart et la chanson Over the Rainbow de Harold Arlen et E.Y. Harburg par laquelle la soirée se conclut.

Après sa première exploitation en salle, le film continue de bénéficier de séances matinales destinées aux enfants et à partir de 1956, avec l'avènement de la télévision, Le Magicien d'Oz est régulièrement diffusé. Mais il faut attendre une vingtaine d'années pour le voir en couleurs.

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Sources :
Documentaire, « Le Merveilleux magicien d'Oz », la naissance d'un grand classique de Jack Haley Jr. ;
Livre, La Fabuleuse histoire de la Metro Goldwyn Mayer en 1714 films de
John Douglas Eames ;
Site internet de la
Warner Bros. ;
Wikipédia où je suis le principal auteur de
la page consacré au film sous le pseudonyme In the laps of the gods.

Mise en ligne : 16 mars 2009
Mise à jour : 7 mai 2009